L’association CEVE assure depuis plusieurs années un suivi des pollutions aux PFAS* issues des activités du CNPP et du GESIP), en lien avec l’ARS (Agence Régionale de Santé) et la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement). L’impact principal en dehors du site est la contamination de la source Chevriers de Saint-Just, dont l’eau coule à travers le village jusqu’au lavoir place de l’Eglise, et a alimenté le village en eau potable jusqu’en février 2015.
Très récemment, des enquêtes de journalistes et un rapport de l’IGEDD (Inspection Générale de l’Environnement et du Développement Durable)** ont apporté des éclairages nouveaux sur ces pollutions très répandues à travers l’Europe et au-delà. Citons notamment les articles parus dans le journal Le Monde à partir du 28 février 2023. Un élément a particulièrement retenu notre attention : le questionnement des seuils limites considérés pour évaluer le risque sanitaire.
En effet, nous observions jusqu’ici que les taux de PFAS relevés à la source Chevriers étaient inférieurs à ceux de la note cadre de l’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) de décembre 2017. La fermeture de la source pour l’alimentation en eau potable était donc vue comme l’application d’un principe de précaution.
A la lumière de ces nouvelles informations, en mars dernier CEVE a réinterrogé l’ARS sur deux points :
- Les risques liés à l’utilisation de l’eau de cette source,
- S’il y a lieu de mettre en place une surveillance particulière pour les habitants de Saint-Just qui ont consommé l’eau de la source jusqu’en 2015.
La réponse de l’ARS nous est parvenue le 9 mai 2023. Nous prenons acte des éléments suivants :
- La mise en place d’une surveillance spécifique n’est pas justifiée en l’état actuel des connaissances disponibles. Le dépassement des nouvelles valeurs seuils issues d’une directive européenne de 2020 implique la mise en place d’alternatives pour l’approvisionnement en eau potable. C’est ce qui avait été immédiatement réalisé en 2015, une interconnexion à un autre réseau d’eau potable était fort heureusement déjà prête. Mais aucun élément, à ce jour, ne met en évidence un risque pour la santé lié à ce dépassement, les taux restant en deçà d’une valeur « maximale » définie dans une expertise ANSES de 2017. Ces taux de perfluorés étant hélas rencontrés en de nombreux endroits en France et dans le monde, des études approfondies sont toujours en cours.
- La pollution de l’eau de la source évoluant défavorablement, tout usage (arrosage des cultures, alimentation des animaux, …) est prohibé. La municipalité de la Chapelle-Longueville va procéder à une communication spécifique à l’adresse des riverains.
Notons qu’à notre connaissance, parmi les quatre sources régulièrement contrôlées (les autres situées sur Saint-Pierre d’Autils et le Froc de Launay), seule la source de Saint-Just est concernée par la pollution.
Nous attirerons cependant l’attention de l’exploitant et des autorités si nous identifiions d’autres sources du secteur dont les usages impliqueraient une mise sous surveillance, et resterons bien sûr très attentifs aux résultats des recherches toujours en cours sur la toxicité des PFAS.
*PFAS : définition donnée par l’ANSES : les per et polyfluoroalkylées, plus connus sous le nom de PFAS, sont des substances aux propriétés chimiques spécifiques qui expliquent leur utilisation dans de nombreux produits de la vie courante : vêtements techniques, mousses à incendie, emballages alimentaires, etc. Extrêmement persistants, les PFAS se retrouvent dans tous les compartiments de l’environnement et peuvent contaminer les populations à travers l’alimentation ou l’eau consommée.
** liens sur le site internet de CEVE
Merci de vos informations, de votre suivi des PFAS, attention et précaution envers les populations locales.
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